Par Jean Claude Mamet
Rien n’interdit, une fois n’est pas coutume, d’être en accord avec Michel Noblecourt, éditorialiste du Monde sur les questions syndicales. Dans le numéro du 28 mars, commentant le climat du 50ème congrès CGT, où il attendait les jours précédents le Nième signal que celle-ci se rangerait une fois pour toutes dans le camp du syndicalisme raisonnable et « réformiste » qu’il affectionne, il écrit que « l’adresse aux salariés » votée le dernier jour du congrès est « d’une grande virulence ». « Le patronat », y lit-on en effet, « a déclaré la guerre au monde du travail ». Thierry Lepaon, nouveau secrétaire général, avait lui-même introduit un rapport au Comité confédéral national (CCN) il y a quelques semaines par ces termes : « Nous sommes en guerre », et pas seulement au Mali, mais entre les classes en France, et avec des termes très « virulents » sur le gouvernement Hollande.
Il y a bien sûr une rhétorique de discours dont il ne faut pas être dupe. D’autre part, Michel Noblecourt n’est pas en train d’annoncer une grève générale lancée par la CGT. Il annonce au contraire « le spectre de jacqueries sociales », tout en informant enfin ses lecteur-trice-s que le climat du 50eme congrès était bel et bien combatif, avec une évidente demande, venant du terrain, d’une CGT qui ne lâche rien, qui s’oppose clairement au patronat et au gouvernement. La possibilité de colères sociales explosives, mais sans perspective, existe plus que jamais dans ce pays. De ce point de vue, la stratégie réelle de la CGT n’est guère plus éclairée après ce congrès, où la direction est restée souvent sans voix face à des congressistes exigeant-e-s, trop certaine de sa force qui a pu être perçue comme une marque d’arrogance ou d’obstination sans explication.
Ce « soyons clairs » (éditorial de Pierre Tartakowsky dans Le Peuple, quotidien du congrès qui traduit assez bien le message des congressistes), cette exigence de combativité (non exempte d’illusions ou de fausses pistes, nous y reviendrons) n’est certes pas nouvelle chez celles et ceux qui s’expriment dans un congrès CGT. Elle était déjà très forte à Nantes en décembre 2009, au précédent congrès, après la séquence désastreuse des manifestations massives et prometteuses du début d’année, dilapidées ensuite dans des journées répétitives et sans but (malgré une plate-forme intersyndicale restée abstraite pour les salariés). Mais pas plus à Nantes qu’à Toulouse, il est faux de dire, comme aiment à le répéter certains dirigeants confédéraux, que les critiques ou le climat critique n’émanent que de quelques délégué-e-s politiquement catalogué-e-s. Il suffit d’écouter attentivement la spontanéité et l’authenticité de certaines paroles (comme ce cheminot de la Marne appelant à la solidarité avec les PSA et Goodyear, dénonçant le gouvernement et une direction CFDT qui « brûle le Code du travail ») applaudies à tout rompre. Sont-ils politiquement téléguidés les 1000 délégués du congrès faisant une ovation debout à Olivier Leberquier, de Fralib, appelant à la coordination des luttes pour l’emploi, appelant la CGT à « mettre des moyens pour cela », soutenant le réseau des Licencielles, dont la CGT Fralib fait partie, appelant à faire vivre des solutions alternatives incluant à la fois les SCOP et « l’appropriation collective des moyens de production » et la « nationalisation » ?
Il y a bien sûr une rhétorique de discours dont il ne faut pas être dupe. D’autre part, Michel Noblecourt n’est pas en train d’annoncer une grève générale lancée par la CGT. Il annonce au contraire « le spectre de jacqueries sociales », tout en informant enfin ses lecteur-trice-s que le climat du 50eme congrès était bel et bien combatif, avec une évidente demande, venant du terrain, d’une CGT qui ne lâche rien, qui s’oppose clairement au patronat et au gouvernement. La possibilité de colères sociales explosives, mais sans perspective, existe plus que jamais dans ce pays. De ce point de vue, la stratégie réelle de la CGT n’est guère plus éclairée après ce congrès, où la direction est restée souvent sans voix face à des congressistes exigeant-e-s, trop certaine de sa force qui a pu être perçue comme une marque d’arrogance ou d’obstination sans explication.
Ce « soyons clairs » (éditorial de Pierre Tartakowsky dans Le Peuple, quotidien du congrès qui traduit assez bien le message des congressistes), cette exigence de combativité (non exempte d’illusions ou de fausses pistes, nous y reviendrons) n’est certes pas nouvelle chez celles et ceux qui s’expriment dans un congrès CGT. Elle était déjà très forte à Nantes en décembre 2009, au précédent congrès, après la séquence désastreuse des manifestations massives et prometteuses du début d’année, dilapidées ensuite dans des journées répétitives et sans but (malgré une plate-forme intersyndicale restée abstraite pour les salariés). Mais pas plus à Nantes qu’à Toulouse, il est faux de dire, comme aiment à le répéter certains dirigeants confédéraux, que les critiques ou le climat critique n’émanent que de quelques délégué-e-s politiquement catalogué-e-s. Il suffit d’écouter attentivement la spontanéité et l’authenticité de certaines paroles (comme ce cheminot de la Marne appelant à la solidarité avec les PSA et Goodyear, dénonçant le gouvernement et une direction CFDT qui « brûle le Code du travail ») applaudies à tout rompre. Sont-ils politiquement téléguidés les 1000 délégués du congrès faisant une ovation debout à Olivier Leberquier, de Fralib, appelant à la coordination des luttes pour l’emploi, appelant la CGT à « mettre des moyens pour cela », soutenant le réseau des Licencielles, dont la CGT Fralib fait partie, appelant à faire vivre des solutions alternatives incluant à la fois les SCOP et « l’appropriation collective des moyens de production » et la « nationalisation » ?
Démocratie ou exutoire ?
Certes, ce climat critique, cette demande de radicalisation ne se retrouve pas dans les votes, puisque le bilan d’activité, qui reflète le mieux les mandatements oppositionnels, est cette fois voté avec une majorité encore plus forte qu’à Nantes en 2009 (passant de 77,3% à Nantes à 87, 5% à Toulouse). Contradiction ? Mystère ? Lectures trompeuses ? Peut-être pas, même s’il faudrait étudier très en détail les mandatements pour avoir une vision précise. 81% des délégué-e-s participaient à leur premier congrès, avec 44,5% de femmes, et cela se voyait et s’entendait ! Très peu de ces délégué-e-s probablement (souvent désigné-e-s avant même que les textes soient connus), sont clairement mandaté-e-s par des débats de leurs syndicats ou groupements de syndicats. Elles et ils s’expriment donc souvent spontanément, d’autant plus que la direction se contente de vérifier (avec trois minutes par intervenant-e, alors que le temps des rapporteurs n’est pas limité) l’état d’esprit du congrès, ou de « faire passer » le maximum de personnes (comme un président de séance l’a avoué). Les délégué-e-s interprètent donc avec leur propre grille personnelle, ce qu’ils et elles apprennent de leurs expériences collectives dans leur vie syndicale et de lutte, et tentent de l’exprimer au mieux, et il y faut souvent du courage ! De là à dire « non » par vote à la direction, elles et ils ne se sentent pas forcément en droit de le faire, car le débat n’a pas eu lieu en ces termes dans leur base, et souvent même le débat n’a pas eu lieu du tout.
On a depuis longtemps le droit de tout dire dans la CGT, ce qui ne signifie pas que la démocratie y soit vraiment organisée pour clarifier les débats. Le « tout dire » peut être un exutoire, dans un congrès où critique, fraternité, respect, représentation de soi et du collectif s’entremêlent, comme le veut une tradition ouvrière ou populaire, où il est difficile et douloureux de « cliver ». La démocratie pluraliste est un apprentissage, et la CGT reste pétrifiée dans la peur de la diversité assumée. En témoigne ce refus obstiné de faire voter les amendements tels qu’ils sont rédigés lorsqu’il y en a, et donc cette règle non écrite de toujours faire voter le point de vue de la direction : on peut être pour tel ou tel amendement, mais s’il faut pour cela aller contre la direction, c’est bien plus difficile à le dire (et combien renoncent ?) !
Une démocratie organisée signifierait donc, par exemple (et sans négliger le défi organisationnel d’un congrès de plus de 1000 personnes), la sélection de quelques thèmes de débats dont on sait très bien à l’avance qu’ils sont sensibles (par exemple, c’est la première fois dans un congrès CGT que la question tabou du nucléaire et de la transition énergétique est abordée par une déléguée de la Fédération de l’énergie), ou attendus, qu’ils regroupent le sentiment de plusieurs syndicats (qui pourraient aussi avoir le droit de se concerter pour reformuler leur point de vue), et qui clarifierait ainsi les questions qui posent problème en provoquant une éducation au pluralisme et une habitude de la confrontation fraternelle. L’appel au « débat clair » a été formulé par un délégué de la Fédération du spectacle (ex-membre de la CE confédérale), et derrière cela, il y a le refus de l’esquive qui sur bien des points a caractérisé la direction Thibault.
On a depuis longtemps le droit de tout dire dans la CGT, ce qui ne signifie pas que la démocratie y soit vraiment organisée pour clarifier les débats. Le « tout dire » peut être un exutoire, dans un congrès où critique, fraternité, respect, représentation de soi et du collectif s’entremêlent, comme le veut une tradition ouvrière ou populaire, où il est difficile et douloureux de « cliver ». La démocratie pluraliste est un apprentissage, et la CGT reste pétrifiée dans la peur de la diversité assumée. En témoigne ce refus obstiné de faire voter les amendements tels qu’ils sont rédigés lorsqu’il y en a, et donc cette règle non écrite de toujours faire voter le point de vue de la direction : on peut être pour tel ou tel amendement, mais s’il faut pour cela aller contre la direction, c’est bien plus difficile à le dire (et combien renoncent ?) !
Une démocratie organisée signifierait donc, par exemple (et sans négliger le défi organisationnel d’un congrès de plus de 1000 personnes), la sélection de quelques thèmes de débats dont on sait très bien à l’avance qu’ils sont sensibles (par exemple, c’est la première fois dans un congrès CGT que la question tabou du nucléaire et de la transition énergétique est abordée par une déléguée de la Fédération de l’énergie), ou attendus, qu’ils regroupent le sentiment de plusieurs syndicats (qui pourraient aussi avoir le droit de se concerter pour reformuler leur point de vue), et qui clarifierait ainsi les questions qui posent problème en provoquant une éducation au pluralisme et une habitude de la confrontation fraternelle. L’appel au « débat clair » a été formulé par un délégué de la Fédération du spectacle (ex-membre de la CE confédérale), et derrière cela, il y a le refus de l’esquive qui sur bien des points a caractérisé la direction Thibault.
Combativité et syndicalisme rassemblé
Il y a dans la CGT des propositions stratégiques qui partent d’intuitions prometteuses, mais qui s’arrêtent en chemin et même finissent par s’embourber faute de revitalisation. Nous n’évoquerons pas ici la « sécurité sociale professionnelle », curieusement peu débattue cette fois (et pourtant n’est-ce pas le moment ?), alors qu’elle a pu être précédemment le théâtre d’affrontements aigus mais confus, parce que la direction n’explique pas quelle est exactement sa portée anticapitaliste.
Par contre, le congrès a été traversé par le débat sur le « syndicalisme rassemblé », concept lancé par Louis Viannet avant 1995. Un amendement voulait lui opposer la classique « unité d’action sur des revendications claires ». Mais derrière cette confrontation, il y avait à l’évidence le danger d’un repli autour d’une CGT qui se satisferait d’elle-même, comme cela a été le cas dans les pires années (les années 1980 de division syndicale exacerbée et de pertes massives d’adhérent-e-s). A la fin des années 1990, la direction CGT a tendu la main à la direction Notat de la CFDT (contribuant ainsi à isoler le courant oppositionnel dans la CFDT, lequel pointait les problèmes que tout le monde voit aujourd’hui) et le syndicalisme rassemblé a été compris comme un deal avec la CFDT. La cassure de mai 2003 (la CFDT signant le plan retraite de Fillon) n’a pas levé cette suspicion, bien que la CGT expliquait déjà qu’elle n’avait aucune préférence stratégique. Alors à quoi sert le syndicalisme rassemblé s’il n’y a pas de projet stratégique derrière ?
Théorisant le refus de découper le syndicalisme entre un « pôle radical » et un « pôle réformiste », la CGT s’est longtemps refusée à nouer des relations plus construites avec les organisations avec lesquelles elle est de fait la plus proche sans l’avouer, comme la FSU ou Solidaires. Les liens plus rapprochés avec la FSU depuis 4 ans n’ont même pas été évoqués au congrès de Nantes et cités en une demi-phrase à Toulouse, mais non débattus (pas même évoqués dans le rapport d’ouverture de Thierry Lepaon). Quant aux acquis réels du syndicalisme rassemblé, comme la victoire contre le CPE en 2006, ou la phase longue de mobilisations en 2010 sur les retraites (mais non victorieuse), il n’en est jamais tiré de leçons dynamiques. Par exemple à travers la proposition constante d’un débat syndical public organisé nationalement, ne serait-ce que dans une place permanente dans la presse syndicale. Même s’il ne faut pas figer le salariat en deux pôles antagonistes, car c’est la vie et les circonstances qui font les luttes et leurs contenus, cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas animer le débat intersyndical, expliquer nettement sur quoi reposent les divergences, tout en restant ouvert en permanence à un Front syndical unitaire si les salarié-e-s et les syndiqué-e-s en créent les conditions. Au lieu de cela, les divergences sont traitées par une diplomatie opaque qui déclenche des soupçons et des coups de colères.
On comprend bien pourquoi beaucoup de cégétistes sont aujourd’hui excédé-e-s par la stratégie de la CFDT, partenaire du syndicalisme rassemblé, qui signe l’accord ANI et anticipe les reculs sociaux, en nouant des liens d’amitié à peine voilés avec le gouvernement Hollande, et même se retrouve maintenant opposée à la CES qui refuse le traité européen austéritaire. Il est donc normal que le débat soit sans concession, mais sans refuser non plus de s’adresser aux salarié-e-s qui font confiance à la CFDT ou qui s’interrogent, ce que la direction CGT a d’ailleurs donné comme consigne à ses syndicats. Car le syndicalisme authentique continue à vivre dans la CFDT, malgré sa direction, comme en témoignent les luttes à Arcelor et Sanofi par exemple. Mais cela n’empêche pas parallèlement d’avancer pour rassembler le syndicalisme de lutte et proposer de le structurer, même si cela doit chambouler beaucoup de choses dans la CGT. Faisant cela, la CGT ferait tomber le soupçon permanent sur le contenu du « syndicalisme rassemblé », et poserait « en grand » (comme on dit à la CGT) le débat public sur une nouvelle Confédération unitaire du travail, constamment ouverte à l’inventivité des mouvements sociaux et à leur demande de syndicalisme, et nécessaire pour notre temps.
Par contre, le congrès a été traversé par le débat sur le « syndicalisme rassemblé », concept lancé par Louis Viannet avant 1995. Un amendement voulait lui opposer la classique « unité d’action sur des revendications claires ». Mais derrière cette confrontation, il y avait à l’évidence le danger d’un repli autour d’une CGT qui se satisferait d’elle-même, comme cela a été le cas dans les pires années (les années 1980 de division syndicale exacerbée et de pertes massives d’adhérent-e-s). A la fin des années 1990, la direction CGT a tendu la main à la direction Notat de la CFDT (contribuant ainsi à isoler le courant oppositionnel dans la CFDT, lequel pointait les problèmes que tout le monde voit aujourd’hui) et le syndicalisme rassemblé a été compris comme un deal avec la CFDT. La cassure de mai 2003 (la CFDT signant le plan retraite de Fillon) n’a pas levé cette suspicion, bien que la CGT expliquait déjà qu’elle n’avait aucune préférence stratégique. Alors à quoi sert le syndicalisme rassemblé s’il n’y a pas de projet stratégique derrière ?
Théorisant le refus de découper le syndicalisme entre un « pôle radical » et un « pôle réformiste », la CGT s’est longtemps refusée à nouer des relations plus construites avec les organisations avec lesquelles elle est de fait la plus proche sans l’avouer, comme la FSU ou Solidaires. Les liens plus rapprochés avec la FSU depuis 4 ans n’ont même pas été évoqués au congrès de Nantes et cités en une demi-phrase à Toulouse, mais non débattus (pas même évoqués dans le rapport d’ouverture de Thierry Lepaon). Quant aux acquis réels du syndicalisme rassemblé, comme la victoire contre le CPE en 2006, ou la phase longue de mobilisations en 2010 sur les retraites (mais non victorieuse), il n’en est jamais tiré de leçons dynamiques. Par exemple à travers la proposition constante d’un débat syndical public organisé nationalement, ne serait-ce que dans une place permanente dans la presse syndicale. Même s’il ne faut pas figer le salariat en deux pôles antagonistes, car c’est la vie et les circonstances qui font les luttes et leurs contenus, cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas animer le débat intersyndical, expliquer nettement sur quoi reposent les divergences, tout en restant ouvert en permanence à un Front syndical unitaire si les salarié-e-s et les syndiqué-e-s en créent les conditions. Au lieu de cela, les divergences sont traitées par une diplomatie opaque qui déclenche des soupçons et des coups de colères.
On comprend bien pourquoi beaucoup de cégétistes sont aujourd’hui excédé-e-s par la stratégie de la CFDT, partenaire du syndicalisme rassemblé, qui signe l’accord ANI et anticipe les reculs sociaux, en nouant des liens d’amitié à peine voilés avec le gouvernement Hollande, et même se retrouve maintenant opposée à la CES qui refuse le traité européen austéritaire. Il est donc normal que le débat soit sans concession, mais sans refuser non plus de s’adresser aux salarié-e-s qui font confiance à la CFDT ou qui s’interrogent, ce que la direction CGT a d’ailleurs donné comme consigne à ses syndicats. Car le syndicalisme authentique continue à vivre dans la CFDT, malgré sa direction, comme en témoignent les luttes à Arcelor et Sanofi par exemple. Mais cela n’empêche pas parallèlement d’avancer pour rassembler le syndicalisme de lutte et proposer de le structurer, même si cela doit chambouler beaucoup de choses dans la CGT. Faisant cela, la CGT ferait tomber le soupçon permanent sur le contenu du « syndicalisme rassemblé », et poserait « en grand » (comme on dit à la CGT) le débat public sur une nouvelle Confédération unitaire du travail, constamment ouverte à l’inventivité des mouvements sociaux et à leur demande de syndicalisme, et nécessaire pour notre temps.
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