Jean-Luc Mélenchon : « Une immense ambition collective »

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Avant le concert de Yannick Noah ce soir, Patrick Le Hyaric, directeur de L’Humanité, Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de Gauche et Pierre Laurent, le secrétaire national du PC, ont pris la parole pour clôturer cette 76e édition.

C’est devant plusieurs milliers de personnes que Patrick Le Hyaric, directeur de L’Huma et député européen, a ouvert le meeting de clôture de la Fête 2011. Aux « Indignés de La Courneuve », il a émis le souhait de profiter de l’élection présidentielle pour « tourner la page » du capitalisme en prenant « les chemins inédits vers l’émancipation humaine ». Après une dizaine de minutes, il a passé le relais à Jean-Luc Mélenchon, « marchant devant avec un drapeau commun », selon les propres termes du candidat, qui a ajouté que cette campagne n’était pas « celle d’un homme ou d’un parti, mais celle d’une immense ambition collective », à une époque où « le peuple doit penser, vouloir et agir en grand ». Un peuple « fort de sa puissance et son œuvre, dévoué à la cause de la liberté universelle » et vivant aujourd’hui dans « un monde qui roule à sa fin et l’appelle à l’action ».
 Dénonçant « un productivisme absurde, et un ordre de la finance qui pourri tout », Jean-Luc Mélenchon a rappelé la nécessité d’offrir au peuple, « la décence d’une vie digne » et, brandissant L’Humain d’abord, il a fait du programme partagé du Front de gauche « le nouveau drapeau du peuple ». [...]

Un peu avant, lyrique, Jean-Luc Mélenchon constatait que « dans la nuit noire du libéralisme, des recettes du FMI, de la brutalité, un nouveau jour s’est levé, celui de la révolution citoyenne » et qui verra la majorité imposer que ce qui n’a pas été partagé le soit par la force de la loi, « qui interdira les licenciements boursiers ». Puis il a mis en garde « les grandes entreprises félonnes comme Total qui ne paient pas d’impôts ». À propos de l’Union européenne, le candidat du Front de Gauche a proposé d’ « en finir avec les traités iniques qui ont confisqué la souveraineté du peuple ».
 Jean-Luc Mélenchon a aussi tenu à rappeler les contours du projet de planification écologique, « qui, par la réorganisation de l’appareil de production et la transition écologique, pourrait créer des millions d’emplois ». Sous les vivas, il a évoqué la fin du monarchisme démocratique de la Ve République et appelé à bâtir une VIe République. L’élection présidentielle n’étant donc qu’une étape de la révolution citoyenne. Mais avant cela, une leçon de taille est à ne pas oublier : « résister ! » Résistance reprend-t-on dans la foule.
Avant de finir une intervention d’une dizaine de minutes, le candidat a renouvelé ses appels à l’union plutôt que de boire « le poison de la division. Ce n’est pas l’immigré qui prend votre pain, c’est le financier », a-t-il assené à l’encontre de l’extrême droite.

Fête de L’Huma oblige c’est donc Pierre Laurent qui a conclu ce meeting. De son discours, il en a exposé la teneur rapidement : « Supprimer les pouvoirs de l’aristocratie financière et rétablir le peuple dans son bon droit ». À Nicolas Sarkozy, le secrétaire national du PCF a souhaité d’entrer au Panthéon des dangereux inutiles » le plus tôt possible. Il a ensuite exhorté les militant-e-s, sympathisant-e-s, à être « fier », se demandant « pourquoi s’extasier devant ces belles personnes » qui constituent l’oligarchie. Enfin, à l’adresse des socialistes et des écologistes, Pierre Laurent a eu ses mots : « Il y a 20 ans, vous nous disiez soyez démocratiques, nous sommes devenus démocratiques. Il y a 10 ans, vous nous disiez d’être écologistes, nous sommes devenus écologistes. Aujourd’hui, nous vous disons : soyez de gauche ! »