Trait d’Union, n° 2, 1er mars 2013
Un bras de fer entre le patronat
et le monde du travail est en cours. La question de la défense de l’emploi est
une question centrale de la situation politique. La bataille contre la
transposition de l’ANI sera un moment crucial de cet affrontement. Les
résistances des salarié-e-s et les propositions politiques, portées par le
Front de gauche, doivent converger pour faire prévaloir les droits des
travailleurs.
Face à la multiplication des
plans sociaux, les salarié-e-s en lutte cherchent le moyen de peser ensemble
pour se faire entendre. Le 29 janvier, plusieurs centaines de salarié-e-s des
entreprises en lutte contre les licenciements, les fermetures de sites… se sont
rassemblés devant le ministère du Travail et ont déposé une proposition de loi,
portée par les Licenci’elles (salariées licenciées par les 3 Suisses), visant à
imposer l’interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des
profits. Elles sont à l’initiative d’un réseau constitué avec d’autres
entreprises comme Fralib, ArcelorMittal, Sanofi, Goodyear, Ford, PSA-Aulnay,
Air France…
Cette journée avait une dimension
politique forte, alors que l’entreprise est souvent le cadre de tâtonnements,
de modalités de mobilisation particulières. Elle témoigne d’une attente
croissante dans les sociétés les plus directement concernées et de la nécessité
de reconstruire le rapport de forces en partant du terrain pour faire
converger les mobilisations, afin de donner une majorité à gauche et dans le
pays à des propositions politiques ou de loi.
Le Front de gauche propose une
loi pour interdire les licenciements boursiers. Elle permettrait de remettre en
cause le droit des patrons de licencier. Cela signifie donner des droits aux
salarié-e-s en imposant un droit de veto suspensif qui donne le temps à la
mobilisation ; que les projets alternatifs des représentant-e-s des salarié-e-s
soient examinés ; que la continuation du contrat de travail et le versement des
salaires soient pris en charge par les employeurs co-responsables, dans le
cadre d’une Sécurité sociale professionnelle. Il faut porter aussi la nécessité
de créer des emplois en réduisant le temps de travail.
Il faut sortir d’un face-à-face
entre employeur et salarié-e-s, dans lequel la finance internationale pèse bien
plus que les mobilisations d’une seule entreprise. Mais il s’agit surtout de
redonner du sens au politique. L’État, par des mesures législatives, a le
pouvoir d’imposer l’intérêt général contre les intérêts privés des
capitalistes, de même que notre projet de société imposera des règles
contraignantes au marché et aux entreprises, dans le cadre d’une planification.
Le mouvement politique doit marcher
de pair avec le mouvement social. C’est le sens de la campagne du Front de
gauche pour « une alternative à l’austérité » qui porte des propositions
concrètes à gauche et dans le mouvement social démontrant qu’une autre logique
que le social-libéralisme est possible.
La première épreuve de force se
jouera dans la bataille contre la transposition de l’Accord national
interprofessionnel (ANI) qui généraliserait l’insécurité de l’emploi au profit
des patrons. Le 5 mars, une journée de mobilisation appelée par la CGT, FO, la
FSU et Solidaires constitue une étape essentielle dans le bras de fer en
cours. Le Front de gauche sera totalement du côté du monde du travail.
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