mardi 5 mars 2013

Emploi, le Medef ne doit pas faire la loi !

Trait d’Union, n° 2, 1er mars 2013

Un bras de fer entre le patronat et le monde du travail est en cours. La question de la défense de l’emploi est une question centrale de la situation politique. La bataille contre la transposition de l’ANI sera un moment crucial de cet affrontement. Les résistances des salarié-e-s et les pro­positions politiques, portées par le Front de gauche, doivent converger pour faire prévaloir les droits des travailleurs.
Face à la multiplication des plans so­ciaux, les salarié-e-s en lutte cherchent le moyen de peser ensemble pour se faire entendre. Le 29 janvier, plusieurs centaines de salarié-e-s des entreprises en lutte contre les licenciements, les fermetures de sites… se sont rassemblés devant le ministère du Travail et ont déposé une proposition de loi, portée par les Licenci’elles (salariées licenciées par les 3 Suisses), visant à imposer l’interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits. Elles sont à l’initiative d’un réseau constitué avec d’autres entreprises comme Fralib, ArcelorMittal, Sanofi, Goodyear, Ford, PSA-Aulnay, Air France…
Cette journée avait une dimension po­litique forte, alors que l’entreprise est souvent le cadre de tâtonnements, de modalités de mobilisation particulières. Elle témoigne d’une attente croissante dans les sociétés les plus directement concernées et de la nécessité de recons­truire le rapport de forces en partant du terrain pour faire converger les mobili­sations, afin de donner une majorité à gauche et dans le pays à des propositions politiques ou de loi.
Le Front de gauche propose une loi pour interdire les licenciements boursiers. Elle permettrait de remettre en cause le droit des patrons de licencier. Cela signifie donner des droits aux salarié-e-s en imposant un droit de veto suspensif qui donne le temps à la mobilisation ; que les projets alternatifs des représen­tant-e-s des salarié-e-s soient examinés ; que la continuation du contrat de travail et le versement des salaires soient pris en charge par les employeurs co-respon­sables, dans le cadre d’une Sécurité sociale professionnelle. Il faut porter aussi la nécessité de créer des emplois en réduisant le temps de travail.
Il faut sortir d’un face-à-face entre employeur et salarié-e-s, dans lequel la finance internationale pèse bien plus que les mobilisations d’une seule en­treprise. Mais il s’agit surtout de re­donner du sens au politique. L’État, par des mesures législatives, a le pouvoir d’imposer l’intérêt général contre les intérêts privés des capitalistes, de même que notre projet de société imposera des règles contraignantes au marché et aux entreprises, dans le cadre d’une planification.
Le mouvement politique doit marcher de pair avec le mouvement social. C’est le sens de la campagne du Front de gauche pour « une alternative à l’austérité » qui porte des propositions concrètes à gauche et dans le mouvement social démontrant qu’une autre logique que le social-libéralisme est possible.
La première épreuve de force se jouera dans la bataille contre la transposition de l’Accord national interprofessionnel (ANI) qui généraliserait l’insécurité de l’emploi au profit des patrons. Le 5 mars, une journée de mobilisation appelée par la CGT, FO, la FSU et So­lidaires constitue une étape essentielle dans le bras de fer en cours. Le Front de gauche sera totalement du côté du monde du travail.

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