Alain Montaufray, bulletin Convergences et alternative n° 9, 22novembre 2011, p. 10.
La faillite de la banque Dexia
est un exemple illustratif d’une spéculation sur des dettes illégitimes.
Spécialisée en France dans les
prêts aux collectivités, elle fut sauvée de la crise en 2008 par l’injection de
dizaines de milliards d’euros par les gouvernements belge et français. En
quasi-faillite en 2011, le gouvernement belge la nationalise en indemnisant les
actionnaires. Mais en France, on la scinde en deux entités, dont une conservera
tous ses titres toxiques et sera fusionnée avec
la Caisse des Dépôts et la Banque Postale.
Le pire, ce sont les pratiques de
cette banque. Elle a poussé des hôpitaux, des communes des départements, à
emprunter sur des produits financiers spéculatifs compliqués, à taux variables,
et la crise venant, ces emprunts ont tourné à la catastrophe. Contracté à 3 ou
5 % au départ, les taux d’intérêts sont montés à 20 ou 25 %. Une dette
inadmissible, qui écrase les finances de ces institutions.
Il y a là un exemple d’une
mobilisation sociale possible des usagers, des syndicats, dans les communes,
les hôpitaux, pour éplucher les comptes et les emprunts bancaires, créer des
comités de contrôle citoyen, et exiger l’annulation de ces dettes illégitimes. Une
démarche qui peut être étendue à l’échelle nationale et concerner l’ensemble de
la dette de l’État : en France le remboursement des seuls intérêts de la
dette coûte 17 % du budget de l’état, autant que l’Education nationale. Une bonne
partie provient des cadeaux aux riches, du sauvetage des banques par le
gouvernement Sarkozy, de la spéculation financière. Tout en défendant, pour
l’avenir, la possibilité pour les Etats
d’emprunter à la BCE sans passer par les banques privées, l’idée d’un
moratoire, suivi d’un audit citoyen sur la dette héritée des politiques
libérales devrait être au cœur d’un programme d’une vraie gauche. L’appel […]
du collectif pour un audit, est un
bon outil et rassemble de nombreux syndicats et partis de gauche. Dans les assemblées
citoyennes du Front de gauche, dans les nombreux débats qui se tiennent sur la
crise financière, dès maintenant, on peut engager une action immédiate.
on socialise les pertes et privatise les profits,toujours cette meme logique implacable
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