mardi 29 novembre 2011

« Une première assemblée citoyenne d’entreprise à la gare d’Austerlitz à Paris »

 
Nous avons interviewé Tony Fraquelli, cheminot à Austerlitz.

Comment s’est constituée votre assemblée citoyenne sur la gare ?
Sur Austerlitz l’idée d’un collectif politique unitaire court depuis pas mal de temps. Certains militants étaient d’accord mais il restait encore des blocages venant souvent de plus haut et ça n’avait pas abouti. Puis le mouvement des retraites et les luttes sociales ont alimenté la discussion entre nous et parmi ceux qui s’étaient lancés dans la bagarre. D’ailleurs on s’est fait interpellé sur le mode : « on se rend compte que le syndicat, s’il est indispensable, ne suffit pas, vous les militants politiques qu’attendez-vous ? On a également besoin d’unité politique. »
Mais il y avait encore des résistances au sein du PCF. Puis il y a eu le discours de D. Le Reste à Gennevilliers, dans le cadre de l’appel  « Pour une dynamique populaire du Front de gauche », disant qu’il ne fallait pas attendre les consignes mais avancer. Dès le lundi matin les camarades du PC m’appellent en disant :« on y va ».
On décide donc de lancer un appel initié par des militants Parti communiste et Convergences et alternative. Seulement on est tous militant CGT, ça marque, ça laisse des traces parce qu’on a la même culture syndicale. Cet appel est tout de suite repris par douze cheminots.
Cela a été l’occasion de rediscuter politique, de revenir sur les expériences passées en particulier la gauche plurielle, mais on sent encore de l’attentisme parmi les cheminots en particulier sur notre candidat. Certains attendent de voir, d’aller plus avant dans la campagne pour être rassurés sur l’orientation du Front de Gauche.

Quelle est votre activité ?
On a eu plusieurs réunions et notre première préoccupation a été de construire un collectif qui tienne la route et donc nous avons défini des perspective de travail. Nous avons eu ensuite la conférence de presse de présentation du Front des luttes du Front de Gauche, sur fond de luttes justement avec les pompiers de la gare en grève sur des questions salariales.
Cette conférence a eu un très bon écho, il y avait du monde, des militants d’autres gares mais aussi des autres syndicats et d’autres orgas politiques étaient présents. Cela nous a permis de discuter et d’expliquer ce que nous voulions faire.
Nous avons d’autres échéances, en particulier l’organisation d’un débat en invitant largement, et puis l’initiative du 10 décembre d’une réunion nationale sur les transports ferroviaires où sont invités les secrétaires des Fédérations cheminots.

Comment vois-tu les rapports entre politique et syndicalisme ?
On en discute beaucoup, comme je l’ai dit pour l’instant on a tous la même culture syndicale et le fait de discuter avec d’autres nous donne un autre point de vue. Avant on pouvait faire de la politique mais seulement au PC, pas ailleurs, ça a changé heureusement. La politique dans la CGT n’est donc pas quelque chose de tabou. C’est pourquoi on a fait une boulette avec la conférence de presse en mettant les noms et les organisations syndicales à laquelle appartenait les intervenants, culturellement on se posait même pas la question du coup on a même pas pensé à demander si ça posait un problème. On voit bien qu’on est toujours sur le fil du rasoir, évidemment je ne veux surtout pas instrumentaliser à des buts de construction d’organisation, mais faire de la politique. L’organisation syndicale est faite également pour cela et puis quand tu es militant syndical tu n’es pas en dehors de la citoyenneté.

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