Déclaration du Front de Gauche
« Afrique », le 29 janvier 2013
A nouveau, un pays d’Afrique est
entrainé dans une logique de guerre.
Le Front de gauche partage l’inquiétude
des Maliens face à l’offensive des groupes djihadistes, et comprend qu’ils
se sentent soulagés par toute action pouvant empêcher leur progression. Depuis
plusieurs mois, les exactions et exécutions sommaires pratiquées par
ces groupes dans les zones qu’ils contrôlent au nord du pays illustrent le
danger qu’ils représentent pour les libertés et la dignité du peuple malien et
sa souveraineté.
Le président de la République a décidé d’engager l’armée française. Mais cette intervention montre désormais le risque d’un engrenage dans une guerre sans fin prévisible et sans véritable solution durable pour le peuple malien et la reconstruction du pays. Le risque est grand d’une déstabilisation de toute la région, comme on l’a vu en Algérie avec la prise d’otages et son dénouement tragique.
Elle a été décidée unilatéralement, sans respect des règles fixées par l’ONU qui établissait qu’elle devait obtenir par avance l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU et être menée par des troupes de l’Union africaine, dans les limites imposée par l’exigence de la souveraineté malienne.
Le président de la République a décidé d’engager l’armée française. Mais cette intervention montre désormais le risque d’un engrenage dans une guerre sans fin prévisible et sans véritable solution durable pour le peuple malien et la reconstruction du pays. Le risque est grand d’une déstabilisation de toute la région, comme on l’a vu en Algérie avec la prise d’otages et son dénouement tragique.
Elle a été décidée unilatéralement, sans respect des règles fixées par l’ONU qui établissait qu’elle devait obtenir par avance l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU et être menée par des troupes de l’Union africaine, dans les limites imposée par l’exigence de la souveraineté malienne.
Elle a été décidée par la
Présidence française sans consultation du Parlement, et ses objectifs
stratégiques n’ont pas été définis, contrairement aux engagements pris par le
candidat François Hollande.
Elle ne se limite pas à des
frappes aériennes mais engage au sol des milliers de soldats de l’armée
française, qui visent désormais à reconquérir et à occuper le Nord du Mali,
outrepassant tout mandat.
Elle est engagée alors que le
gouvernement assume une politique d’austérité, qui réduit les dépenses dans tous
les secteurs, mais n’hésite pas devant les coûts extraordinaires d’une guerre
qui va s’installer dans la durée. Un argent qui serait plus utile dans l’aide à
la coopération en Afrique, alors que celle-ci est sans cesse en diminution.
Elle se déroule dans une région
riche en pétrole, en minerais stratégiques, en uranium, que les grandes
puissances cherchent à obtenir à bas coûts, privant les pays de leur
souveraineté sur leurs ressources naturelles. C’est notamment le cas de la
France qui, dans la région du Sahel, vise à contrôler l’extraction de
l’uranium avec Areva.
Elle se tient dans une ancienne
colonie française et suscitera une réaction contre elle car rappelant les
pratiques dominatrices de la Françafrique qui ont amenées à affaiblir les Etats
et la démocratie dans la région.
Et elle redonne un soutien aux
régimes des pays voisins pourtant rejetés par leurs peuples et leurs
oppositions démocratiques.
François Hollande, lors de sa
première visite en Afrique en novembre dernier, répétait : « En aucun cas, la
France n’interviendra elle même au Mali ».
Le Front de Gauche exige une
clarification des objectifs stratégiques, avec un débat public transparent et
un vote au Parlement, maintenant et non « dans quatre mois » comme l’a annoncé
François Hollande.
Le Front de Gauche demande que
soit mis fin à l’envoi de troupes françaises au sol visant la reconquête du
Nord du Mali. Toute interposition africaine doit être placée sous mandat de l’ONU.
La question de l’intégrité du territoire malien doit être du ressort des forces
maliennes. Sa reconquête ne doit pas pour autant entraîner des exactions
en retour contre les populations du nord du pays, Arabes ou Touaregs, abusivement
amalgamées aux « terroristes ».
Les solutions politiques doivent
primer sur les logiques guerrières. La restauration de la souveraineté
territoriale du pays doit aller de pair avec la reconstruction d’un Etat, d’une
démocratie, d’une souveraineté sur les ressources naturelles, une renégociation
des droits du peuple Touareg, un processus national constituant impliquant le
peuple malien lui-même.
Le Front de Gauche défend et
appelle à une autre politique de la France avec l’Afrique, rompant avec les
politiques de domination et d’interventions militaires répétées, qui n’ont
abouti qu’à alourdir sur le dos des peuples africains le fardeau de la
mondialisation libérale et des politiques d’ajustement structurels imposées par
le FMI et les grandes puissances.
Le Front de Gauche apporte son
soutien au peuple malien et appelle à la solidarité des peuples face aux
épreuves qu’il traverse.
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