mardi 11 juin 2013

Du 5 mai au 16 juin, le Front de gauche artisan d’une alternative à l’austérité

Trait d’union, n°5, p. 2-3.
Après une première année marquée par de nombreux cadeaux aux patrons et par la casse du code du travail, avec l’ANI, François Hollande passe à l’offensive ! Une fois de plus, ce sont les salariés qui en pâtiront avec la une nouvelle contre-réforme des retraites, entre autres.
Le Front de gauche a réussi à remettre la gauche dans la rue le 5 mai, l’alternative doit maintenant être dessinée le plus largement possible, avec toutes celles et tous ceux qui veulent en changement de gauche. Cette démarche démarrera avec les Assises du 16 juin.
La deuxième année du quinquennat de François Hollande est mainte­nant commencée et se veut une année « d’offensive » selon les propos du chef de l’État. Il n’est plus ques­tion, comme il le laissait entendre il y a quelques mois, de prévoir deux années de redressement et de rigueur avant de redistribuer les richesses produites. C’est une véritable fuite en avant dans la mise en oeuvre d’une politique favo­rable au patronat qui se décline sous les exigences de la compétitivité, de la réduction des dépenses publiques et des réformes structurelles exigées par la Commission européenne et les milieux financiers.

De nouvelles attaques contre les retraites
La prochaine Conférence sociale orga­nisée par le gouvernement Ayrault avec les organisations syndicales et patronales les 20 et 21 juin aura à son ordre du jour les réformes que le gouvernement souhaite imposer d’ici la fin de l’année, avant une séquence électorale en 2014 marquée par les élections municipales et européennes. Trois dossiers majeurs sont d’ores et déjà annoncés : réforme de l’indemnisation des chômeurs, re­traite et protection sociale, formation professionnelle. En arrière-plan de ce « dialogue social », la concurrence entre candidats pour la présidence du Medef, qui doit aboutir début juillet 2013, est propice à la surenchère et ne fait aucun doute sur la volonté du patronat de pousser au maximum la destruction des droits collectifs : remise en cause des 35 heures, « acte 2 de la réforme du marché du travail », cogestion du budget de l’État par le Medef et le gouverne­ment, mise en oeuvre de réforme du marché du travail de type Harz IV sur le modèle de ce que Gérard Schröder avait mis en oeuvre en Allemagne…

Déception et colère
Dans cette situation, alors que l’écono­mie française est entrée officiellement en récession, la spirale « crise – austé­rité – récession » est la voie suivie par le gouvernement accroit la précarité et la désagrégation sociale. Beaucoup de déception, de colère et d’indignation s’expriment aujourd’hui dans les classes populaires. Même si les mobilisations restent dispersées, le fait qu’une telle politique ne permet pas au pays de sortir de la crise est un sentiment largement partagé et qu’il y a urgence à construire une autre perspective. Malgré les débats qui traversent le mouvement syndical sur le positionnement par rapport aux réformes du gouvernement, qui se sont traduits dans le faible impact des ma­nifestations du 1er Mai, il est décisif de mettre un coup d’arrêt à l’application des politiques d’austérité et de casse des droits sociaux. Les mobilisations sur les prochaines réformes sociales annoncées pour l’automne 2013 constitueront de ce point de vue un moment crucial de la construction du rapport de forces.

Proposer une alternative
La bataille contre le patronat et la finance se joue aussi sur la possibilité et la crédibilité d’autres solutions. Il faut des­serrer l’étau de l’austérité qui étouffe les peuples et ouvrir de nouveaux horizons. C’est la responsabilité du Front de gauche qui veut contribuer à faire émerger une alternative à gauche aux logiques libérales en étant un outil au service de la mobilisation populaire. Pour construire une alternative, le Front de gauche cherche depuis se création, à rassem­bler « dans la rue et dans les urnes ». C’est ce qu’il fait en portant des propositions politiques de rupture dans les échéances électorales et en initiant de larges mobilisations unitaires qui renforcent la confiance de notre camp dans ses propres forces. La marche du 5 mai pour la vie République et contre l’austérité et la finance a été un succès important qui témoigne de la disponibilité et de l’énergie qui existe au sein des classes populaires et des forces de gauche pour construire une alternative à la politique du gouvernement.
La proposition du Front de Gauche d’Assises « pour changer de cap en France et en Europe », prévue le dimanche 16 juin à Montreuil, associant forces de gauche, organisations syndicales et associatives et les citoyens est une première étape pour rassembler tous ceux qui ne se résignent pas et qui cherchent une alternative à l’austérité. Le dialogue engagé entre le Front de gauche, Europe Écologie les Verts, le courant Gauche Avenir proche du Parti socialiste, Attac, Solidaires, des syndicalistes de la FSU, de la CGT, des militantEs SOS racisme et de plusieurs associations n’en est qu’à ses débuts. Il est décisif de le développer dans les prochains mois à l’échelle locale comme à l’échelle natio­nale pour approfondir et enraciner une première initiative prometteuse.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire