Trait d’union, n°5, p. 2-3.
Après une première année marquée
par de nombreux cadeaux aux patrons et par la casse du code du travail, avec
l’ANI, François Hollande passe à l’offensive ! Une fois de plus, ce sont les
salariés qui en pâtiront avec la une nouvelle contre-réforme des retraites,
entre autres.
Le Front de gauche a réussi à
remettre la gauche dans la rue le 5 mai, l’alternative doit maintenant être
dessinée le plus largement possible, avec toutes celles et tous ceux qui
veulent en changement de gauche. Cette démarche démarrera avec les Assises du
16 juin.
La deuxième année du quinquennat
de François Hollande est maintenant commencée et se veut une année «
d’offensive » selon les propos du chef de l’État. Il n’est plus question,
comme il le laissait entendre il y a quelques mois, de prévoir deux années de
redressement et de rigueur avant de redistribuer les richesses produites. C’est
une véritable fuite en avant dans la mise en oeuvre d’une politique favorable
au patronat qui se décline sous les exigences de la compétitivité, de la
réduction des dépenses publiques et des réformes structurelles exigées par la
Commission européenne et les milieux financiers.
De nouvelles attaques contre les retraites
La prochaine Conférence sociale
organisée par le gouvernement Ayrault avec les organisations syndicales et
patronales les 20 et 21 juin aura à son ordre du jour les réformes que le
gouvernement souhaite imposer d’ici la fin de l’année, avant une séquence
électorale en 2014 marquée par les élections municipales et européennes. Trois
dossiers majeurs sont d’ores et déjà annoncés : réforme de l’indemnisation des
chômeurs, retraite et protection sociale, formation professionnelle. En
arrière-plan de ce « dialogue social », la concurrence entre candidats pour la
présidence du Medef, qui doit aboutir début juillet 2013, est propice à la
surenchère et ne fait aucun doute sur la volonté du patronat de pousser au
maximum la destruction des droits collectifs : remise en cause des 35 heures, «
acte 2 de la réforme du marché du travail », cogestion du budget de l’État par
le Medef et le gouvernement, mise en oeuvre de réforme du marché du travail de
type Harz IV sur le modèle de ce que Gérard Schröder avait mis en oeuvre en
Allemagne…
Déception et colère
Dans cette situation, alors que
l’économie française est entrée officiellement en récession, la spirale «
crise – austérité – récession » est la voie suivie par le gouvernement accroit
la précarité et la désagrégation sociale. Beaucoup de déception, de colère et
d’indignation s’expriment aujourd’hui dans les classes populaires. Même si les
mobilisations restent dispersées, le fait qu’une telle politique ne permet pas
au pays de sortir de la crise est un sentiment largement partagé et qu’il y a
urgence à construire une autre perspective. Malgré les débats qui traversent le
mouvement syndical sur le positionnement par rapport aux réformes du
gouvernement, qui se sont traduits dans le faible impact des manifestations du
1er Mai, il est décisif de mettre un coup d’arrêt à l’application des
politiques d’austérité et de casse des droits sociaux. Les mobilisations sur
les prochaines réformes sociales annoncées pour l’automne 2013 constitueront de
ce point de vue un moment crucial de la construction du rapport de forces.
Proposer une alternative
La bataille contre le patronat et
la finance se joue aussi sur la possibilité et la crédibilité d’autres
solutions. Il faut desserrer l’étau de l’austérité qui étouffe les peuples et
ouvrir de nouveaux horizons. C’est la responsabilité du Front de gauche qui
veut contribuer à faire émerger une alternative à gauche aux logiques libérales
en étant un outil au service de la mobilisation populaire. Pour construire une
alternative, le Front de gauche cherche depuis se création, à rassembler «
dans la rue et dans les urnes ». C’est ce qu’il fait en portant des
propositions politiques de rupture dans les échéances électorales et en
initiant de larges mobilisations unitaires qui renforcent la confiance de notre
camp dans ses propres forces. La marche du 5 mai pour la vie République et
contre l’austérité et la finance a été un succès important qui témoigne de la
disponibilité et de l’énergie qui existe au sein des classes populaires et des
forces de gauche pour construire une alternative à la politique du
gouvernement.
La proposition du Front de Gauche
d’Assises « pour changer de cap en France et en Europe », prévue le dimanche 16
juin à Montreuil, associant forces de gauche, organisations syndicales et
associatives et les citoyens est une première étape pour rassembler tous ceux
qui ne se résignent pas et qui cherchent une alternative à l’austérité. Le
dialogue engagé entre le Front de gauche, Europe Écologie les Verts, le courant
Gauche Avenir proche du Parti socialiste, Attac, Solidaires, des syndicalistes
de la FSU, de la CGT, des militantEs SOS racisme et de plusieurs associations
n’en est qu’à ses débuts. Il est décisif de le développer dans les prochains
mois à l’échelle locale comme à l’échelle nationale pour approfondir et
enraciner une première initiative prometteuse.
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