ATTAC,
CGT-Finances, Convergence nationale de défense et de développement des services
publics, Etats Généraux des Services Publics, FASE, FILPAC-CGT, Fondation
Copernic, GU, Les Alternatifs, Marches européennes, MPEP, NPA, PCF, PCOF, PG,
République & Socialisme, Résistance Sociale, Union syndicale Solidaires ..., septembre 2011.
Il
ne se passe pas une journée sans entendre un ministre ou autre expert expliquer
sur les ondes et dans les journaux que la « règle d’or » voulue par le
président de la République serait la mesure de bon sens, inéluctable et
indispensable pour rassurer les marchés financiers et réduire la dette. Il s’agirait d’inscrire
dans la Constitution l’impératif de l’équilibre budgétaire et une limitation
des dépenses publiques. Ce projet découle du récent « Pacte pour l’euro
plus », adopté par tous les gouvernements, qui exige une réforme
constitutionnelle ou loi cadre pour instaurer l’austérité de façon «
contraignante et durable ». Nicolas Sarkozy voudrait réunir le Congrès – où il a
besoin des voix de l’opposition - pour faire voter cette soi-disant « règle d’or ».
Cette
réforme constitutionnelle ne doit pas voir le jour ! [...]
Mais quelle dette ?
Combien
de milliards ont été offerts aux plus riches et ont creusé la dette depuis des
années par une politique fiscale profondément injuste ? Combien d’entreprises
du CAC 40, non satisfaites de payer en moyenne deux fois moins d’impôts sur les
bénéfices que les PME, délocalisent leurs profits dans les paradis fiscaux que
Nicolas Sarkozy prétend avoir éradiqués ? Combien de centaines de milliards
perdus du fait de la récession provoquée par la cupidité et l’irresponsabilité
des banques qui ont spéculé sur les subprimes.
Une Constitution contre le peuple ?
Pour
payer le coût de cette crise, des « plans de rigueur » se succèdent dans tous
les pays d’Europe. Et maintenant, Nicolas Sarkozy souhaite inscrire dans la
Constitution une obligation d’équilibre du budget et un plafonnement des
dépenses publiques. C’est sa « règle d’or ». Une mauvaise blague qui se
traduirait par de nouvelles régressions sociales en cascade : privatisations et
suppressions de postes dans la fonction publique, nouveaux reports de l’âge de
départ à la retraite, baisse des remboursements de l’assurance-maladie, baisses
des salaires, réduction de l’indemnisation des chômeurs, abandon des mesures
favorables à l’environnement, étranglement financier des associations, mesures
contre les étrangers… Socialement inacceptables, ces plans d’austérité sont
porteurs d’une logique de récession, et donc d’une réduction des recettes
fiscales, qui alimentera encore les déficits publics, amenant ainsi à de
nouveaux tours de vis présentés encore comme inéluctables.
Cette
« règle d’or » est d’autant plus inacceptable que, s’inscrivant dans la Constitution,
elle s’imposerait à toute nouvelle majorité élue, quelle qu’elle soit. La
politique économique serait donc exclue de tout débat citoyen. Est-ce cela la
démocratie ? Ont-ils donc peur à ce point du peuple ?
Assez de cette servilité devant la finance
C’en
est assez de ces gouvernements au garde-à-vous devant l’oligarchie financière !
Assez des ces politiques d’austérité qui ne visent qu’à sauver les banques et
les fonds spéculatifs. Nous ne devons
pas payer des dettes qui sont le résultat de cette soumission. Elles sont
illégitimes et les peuples ne doivent pas en faire les frais. Nous exigeons un
moratoire et des audits citoyens sur les dettes publiques.
Citoyens,
élus, organisations syndicales, associatives, politiques, collectifs de lutte
pour les services publics, nous devons nous mobiliser pour faire barrage à
cette « règle d’or » des financiers si Sarkozy s’obstinait à la mettre en
oeuvre dans les mois qui viennent ou si elle était remise à l’ordre du jour au
lendemain de l’élection présidentielle.
La
soumission des États et de l’Union européenne à la seule prospérité des
capitaux ne doit plus durer. Dans tous les pays et au niveau européen, imposons
des politiques de développement économique, social et écologique pour tous et
avec tous.
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