jeudi 30 juin 2011

Intervention du courant Convergences et alternative au meeting unitaire de lancement de la campagne du Front de gauche le 29 juin 2011 à Paris


L’ensemble des interventions sont désormais en ligne sur le site de la campagne : http://www.placeaupeuple2012.fr/

***

Bonsoir à tou-te-s,
C’est avec un immense plaisir – et aussi pas mal de trac – que j’interviens aujourd’hui au nom du courant Convergences et alternative pour le lancement de la campagne du Front de gauche pour 2012.
Notre courant, Convergences et alternative, s’est constitué en 2009 au sein du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Nous y avons défendu la nécessité d’un rassemblement large de la gauche de transformation sociale et écologique, seule capable, face à la crise du capitalisme, de proposer une alternative à la droite néolibérale et autoritaire qui fait le lit de l’extrême-droite, ainsi qu’à la gauche social- ou écolo-libérale. Nous considérons ainsi toujours que l’expérience ce courant politique ne devrait pas faire défaut à la nécessaire recomposition de la gauche. Mais au regard des urgences sociales et politiques actuelles, nous avons pris la décision, en mars dernier, de nous constituer en courant autonome et de demander à rejoindre le Front de gauche, pour participer à son élargissement et à son renforcement populaire et citoyen.
Car il est temps, plus que temps, de faire front. [...]
Parce qu’y en a marre de subir, sans pouvoir réagir en conséquence, ce système qui détruit la planète et entraine toute l’humanité, crise après crise, droit dans le mur.
Marre de ces gangsters de la finance, qui prennent à la gorge des peuples entier, en prétendant les sauver de maux qu’ils ont eux même causé à coup de spéculation et d’austérité.
Marre de se faire traiter de « racailles » et « d’assisté-e-s » par un gouvernement de brutes sans vergogne qui s’activent à liquider nos droits et qui s’acharnent à refaire de la haine et du rejet de l’autre un fond de commerce ignoblement lucratif.
Marre de cette gauche d’alternance, qui, à force de déceptions et de désillusions, a fini par transformer l’élan qui l’avait porté au pouvoir en une abstention rageuse ou, pire, en vote FN au goût d’amertume.
Oui, il est temps, plus que temps, de faire front et de prendre, enfin, nous-mêmes, les choses en main.
Parce que toute la colère, toute la détermination et tout l’espoir qui nous ont animés, au fil des kilomètres de manifs et de grève, de l’hiver 1995 à l’automne 2010, ne doivent pas avoir été vains ! Certes, nous avons connu plus de revers que de victoires. Mais chacune de ces mobilisations était nécessaire et a rendu la suivante possible.
On a beaucoup re-parlé ces derniers jours de la campagne de 2005 contre le traité constitutionnel européen, comme d’une mobilisation extraordinaire, dont on devrait, à juste titre, s’inspirer. Mais il y a au moins un autre exemple utile à se remémorer. En 2006, au printemps suivant, c’est dans la rue, par la grève et par millions que nous avons prouvé que « c’est tou-te-s ensemble qu’il faut lutter et qu’on peut gagner ». Contredisant tous les stéréotypes d’une jeunesse résignée et désabusée, une nouvelle génération politique, passée par les manifs anti Le Pen, le mouvement altermondialiste, les mobilisations anti-guerre et anti-sécuritaire, les luttes contre la casse de l’Education et la révolte des banlieues, a retrouvé foi en elle-même. Contre le contrat poubelle embauche, contre le mépris de celles et ceux qui nous voulaient taillables, corvéables et jetables à merci, nous avons construit un mouvement de masse, unitaire et radical, entrainant avec nous l’ensemble du mouvement social qui a ainsi gagné sa première victoire significative depuis 1995.
Cette jeunesse, qui a été de tous les combats, doit aussi être au cœur de notre alternative.
En 2006 comme en 2005, contre le TCE et puis contre le CPE, dans les urnes puis dans la rue, nous avons cessé d’être spectateur-trice-s, nous sommes devenu-e-s des acteur-trice-s de premier plan, nous avons investi-e-s la place et nous avons réécrit la fin l’histoire. C’est ce type de dynamique que nous devons recréer dans les jours, les semaines et les mois qui viennent, dans l’unité la plus large et la plus grande clarté, résolu-e-s, déterminé-e-s… et joyeux !
La campagne que nous devons mener devra être populaire, dynamique, rassembleuse, ouverte à toutes les forces à la gauche de gauche, individuelles et collectives, organisées ou inorganisées, des révolutionnaires anticapitalistes aux socialistes et aux écologistes radicaux.
Une campagne qui ambitionne de construire une majorité vraiment à gauche, qui gouverne pour les peuples et non pas pour les banques ou les actionnaires.
Une campagne qui propose et défende notamment:
- une autre modèle de développement économique, socialement utile et écologiquement soutenable/compatible ;
- une meilleure répartition du travail (travailler moins pour travailler mieux et travailler tou-te-s) et une véritable répartition des richesses (en augmentant les salaires et les minima sociaux) ;
…mais aussi :
- des droits égaux pour tou-te-s, que ce soit celui de se marier et de fonder une famille pour les homosexuel-le-s, celui de pouvoir vivre et travailler librement et légalement pour tou-te-s les Sans papiers, comme celui de pouvoir voter pour tou-te-s les résident-e-s étranger-e-s qui aspirent à une pleine citoyenneté;
- une politique internationale qui mette en œuvre une véritable coopération avec les pays du sud plutôt que de perpétuer le néocolonialisme, qui promeuve la paix et la justice plutôt que de participer à des occupations militaires ou de soutenir, comme en Palestine, l’oppression d’autres peuples.
Une campagne, enfin, qui donne et redonne envie au plus grand nombre de lutter, de gagner, dès aujourd’hui, jusqu’en 2012…et au-delà.
Ainsi donc, pour le Front de gauche aujourd’hui élargi, et qui devra s’ouvrir encore plus largement demain, c’est véritablement maintenant que tout commence. Nous avons le devoir de réussir. Le vent de liberté et de révolution qui s’est levé dans les pays arabes, et soulève depuis, de place en place, l’indignation et la résistance des peuples, nous encourage et nous montre la voie. Mais les nuages venus de Fukushima nous rappellent aussi combien le temps nous est compté. Le plus dur reste à faire. Ca va être une très, très longue campagne, et personne ne nous fera de cadeaux…Ce qui, à vrai dire, n’est pas plus mal d’ailleurs. Nous n’aurons que ce que nous saurons prendre. Une voix après l’autre. Il faudra aller les chercher, chaque jour plus nombreux. La bataille sera rude, mais il ne tient qu’à nous tou-te-s de faire en sorte qu’elle soit aussi très, très belle.
Alors, sans plus tarder, allons-y, place au peuple !
***
Pour télécharger cette déclaration, cliquez ici.

3 commentaires:

  1. Le Front De Gauche fait parti des institutions, il ne changera rien, Melenchon est un homme du serail. Pendant les manifs sur les retraites, alors que les raffineurs occupaient les dépôts, qu’il était sans doute possible de passer la vitesse supérieure, seul le NPA et SUD demandaient la grève générale. Mélenchon demandait un référendum ou une pétition je ne sais plus trop, et le PC, la CGT et les autres faisaient la sourde oreille. Et je n’ai pas oublié les privatisation, le traité de Lisbonne, l’accord signé pour l’ouverture du capital d'EDF et de la poste.
    Quand a la sortie du nucleaire, le PC ne voudra pas, et l'independance envers le PS: trop de place et d'argent son en jeu...........

    RépondreSupprimer
  2. Que convergence et alternative se reclame encore du NPA c'est une honte ... vous avez fait le choix de rejoindre le front de gauche alors vous vous etes exclu vous meme du npa.
    L'unité de la gauche radicale et sans doute necessaire mais ou sont passé les exigences d'independance vis a vis du PS ?
    avec votre unité sans condition vous preparez une nouvelle union de la gauche plurielle.
    L'experience d'izquierda unida en espagne et de la refondation communiste en italie ne vous on tel pas suffit ?
    Militant de la PB du NPA

    RépondreSupprimer
  3. Cher-e anonyme,

    Ou avez vous lu que Convergences et alternative "se réclame encore du NPA"? Relisez donc un peu attentivement le texte reproduit ci-dessus. Il indique que "Notre courant, Convergences et alternative, s’est constitué en 2009 au sein du Nouveau parti anticapitaliste". Ce qui est un fait avéré et vérifiable directement auprès du NPA et de ses différentes instances. Plus loin, le texte indique que "Nous considérons ainsi toujours que l’expérience ce courant politique ne devrait pas faire défaut à la nécessaire recomposition de la gauche." C'est là l'expression d'un point de vue que CetA n'est d'ailleurs pas le seul à porter (cf. l'intervention de Clémentine Autain...ou même le propre texte de la position B à l'issue de la CN de juin dernier). Enfin, la dernière occurrence du NPA dans ce texte indique: " Mais au regard des urgences sociales et politiques actuelle, nous avons pris la décision, en mars dernier, de nous constituer en courant autonome..." Un courant autonome signifie très clairement que nous ne sommes plus un courant du NPA et nous ne nous en réclamons plus, ce qu'indique d'ailleurs le sous titre de ce blog "courant unitaire anticapitaliste", et non plus "courant unitaire du NPA", comme telle était notre dénomination jusqu'en mars dernier quand nous avons décidé d'être autonomes.

    Pour ce qui est des exigences concernant le PS, ainsi que les conditions politiques qui fondent notre adhésion au Front de gauche, je vous renvoie 1) à l'ensemble des contributions stratégiques et programmatiques que nous avons produites depuis 2009(et que vous pouvez retrouver en partie sur ce blog, dans notre bulletin public ou même les bulletin de débats internes du NPA) et qui indiquent clairement notre positionnement d'indépendance par rapport au PS; 2) au texte cadre d'accord stratégique du Front de gauche (également consultable sur ce blog).

    Enfin, concernant les expériences européennes, quel est au juste le sens de votre question? Il y a bien évidemment beaucoup à apprendre des processus en cours dans le reste de l'Europe, mais ce débat mérite mieux qu'un tel raccourci. Le Front de gauche serait selon vous la copie conforme et calquée à la fois d'Izquierda Unida et de Rifondazione Communista? Mélenchon c'est Bertinotti? Et l'unité de la gauche de gauche en France est-elle condamnée en soi à connaitre le même type d'écueil qu'en Italie et en Espagne?

    Un peu de sérieux camarade! Si tant est que vous souhaitiez sérieusement engager un vrai débat/dialogue entre vous et nous, abandonnez donc le raccourci et la caricature, et discutons sur ce que disent/écrivent/défendent effectivement les un-e-s et les autres et non sur des réinterprétations abusives et de mauvaise foi.
    Si tel n'est pas votre but, alors le mieux serait d'en rester là.

    RépondreSupprimer